retrouvaille d'amoureux et révélations

~> [demeure Erèbe]

Rhadamanthe était content d'être enfin sorti de chez Erèbe, surtout que Nakajima recherchait sa chaleur et son affection. Il se sentait à nouveau entier avec le métis dans ses bras et contre lui. Il n'avait pu s'empêcher de l'embrasser quand il lui avait dit qu'il l'aimait. Il savait qu'il lui était impossible de répondre à ces mots, il n'était pas sur qu'il en serait capable un jour. Il lui pardonnait tout, rien que l'avoir dans ses bras lui suffisait emplement. Il était si bien avec son ange noir. S'ils devaient avoir une discussion ils seraient beaucoup ailleurs que dans la rue. Il garda le disciple contre lui et les fit téléporter dans le parc, le lieu de leur combat, mais pas dans le même coin, ils étaient près du lac.

Je te pardonne tout ce que tu veux tant que tu restes avec moi, cela me suffit. Mais je ne sais pas si un jour je serais capable de répondre à tes paroles. Je tiens à toi mon ange noir, et je serais prêt à tout pour toi, mais laisse moi le temps avant de te dire ce je ressens pour toi, bien que cela soit très fort.

Maintenant je crois qu'on doit parler de certaine chose tu ne crois pas?

[~> Demeure d'Erèbe]



Parler, oui, il avait raison, il fallait parler, mais était-ce réellement le bon moment ? Il savait lui, que s’il parlait il se mettrait en colère ou, il ne voudrait plus qu’il le serre contre lui, et ce pendant un long moment, il le sentait ainsi.
Bien sûr, il ne lui demandait pas de lui dire à son tour qu’il l’aimait, après tout, il s’en fichait un peu, il le voulait, et c’était déjà bien. Il aimait sentir ses lèvres contre les siennes, son souffle contre sa peau et surtout, voir ses yeux se poser sur lui, juste comme ça, pour s’assurer qu’il était toujours là non loin de lui. Nakajima aimait ces moments pour le moins simple, mais il appréciait tout autant ces moments plus physique, plus intense.
Avant tout, il fallait parler. Mais pour dire quoi ? Que devait-il lui dire en fait ?

- Oui, tu as raison… Il y a… beaucoup de chose que je me dois de te dire, Rhadamanthe. Beaucoup de point que j’aimerais éclaircir avec toi.

Tant de chose à dire ou à faire qui ne sont finalement que des obstacles à leur relation qui commençait si bien. Ses mains relâchèrent lentement leur prise sur les habits du chevalier des Enfers, puis le jeune homme se tourna, dos donc à Rhadamanthe, tout en tenant les mains de celui-ci pour qu’elles entourent sa taille, ne voulant absolument pas, quoi qu’il arrive, quoi qu’il dirait, quitter cette sensation de paix.

- Tu es le seul à m’avoir eu, Rhadamanthe, même si en Enfers je jouais à chat. Aucun n’arrivait jamais à me toucher, sauf toi. Mais tu étais tellement occupé, il était difficile de te voir. Seulement voilà, maintenant, je le peux, et j’aimerais juste ne pas te quitter. Je ne te demande que cela. Je ne veux pas ton corps, ton cœur… finalement peux m’importe, si tu veux bien rester à mes côtés… le reste n’a plus d’importance.
C’est étrange, de retrouver sa vie tu sais… Comme si, on dormait depuis longtemps et qu’on se réveillait d’un coup, ouvrant les yeux sur un monde qu’on pensait connaître et qui est totalement différent de ce qu’on imaginait. Mais, je sais qu’il y a un point sur lequel je suis sûr… Je ne peux plus vivre sans toi. Même si j’ai tué mille et cent, même si j’ai fait souffrir cents âmes et si je fus le jouet d’Hadès. Tu… comptes plus que tout… depuis le début… je n’avais d’yeux que pour toi. Mais en ces moments, tu ne me voyais pas, je n’avais pas le droit de vous voir… Il ne le voulait pas.

Puis ses mains serrèrent celles qu’elles tenaient contre elles, de peur qu’elles partent, de peur de se sentir seules de nouveau. Heureusement qu’il était dos à l’aimé, car une larme glissa le long de sa joue, reflétait par la Lune qui partait au loin peut-être.

* Ne me quitte plus, je t’en prie… Si seulement je trouvais le courage de tout te dire… Je n’ai ni juge ni jugement à prononcer… Mais toi, tu es mon seul juge, mais ça, je ne sais si tu t’en souviendras. *

Si jamais à cette époque ils s’étaient rencontré, peut-être, ou peut-être pas… Il ne saurait l’expliquer, mais puisqu’il voulait à ce point le voir, à ce point connaître ce que ça faisait de s’adonner complètement, il ne l’aurait sans doute pas jeter, bien au contraire, il se le serait plutôt accaparé, et par peur de le voir partir, il l’aurait sans doute enchaîné à vie. Qui sait finalement ?
Mais, effectivement, il s’est donné à lui, puisqu’il l’avait retrouvé, sans même le savoir, était-ce son instinct qui l’avait guidé à ce point pour ne plus jamais le perdre comme il le pensait ? Est-ce que tout ça, en fait, était-il simplement dicté par le dieu des Enfers ? Ses mains tremblèrent alors, se laissant retourner face à Rhadamanthe même si cette larme était figée contre sa joue.
Comme un pantin manipulable, il ne montrait aucune réticence aux gestes que faisait le surplis. Et puis, pourquoi lutter alors que l’on a tout ce que l’on voulait depuis le départ ? Se serait stupide plus qu’autre chose.
Un amour fou, peut-être était-ce là ce qui animait Nakajima. Ce dernier répondit favorablement au baiser donné par son aîné, alors que fragilement ses mains remontaient dans son dos, pour se serer plus qu’il ne l’était déjà à son beau chevalier noir de l’enfer.

- J’ose croire n’avoir pu t’oublier si je t’avais jadis rencontré en Enfers. Cependant, comme ça ne s’est pas passé, je ne peux faire que des suppositions, mais je pense sincèrement que je t’aurais plus attaché que jeté. Et ce, même si Lucifer ou Hadès lui-même me l’avaient interdit, enfin, ce n’est qu’une supposition.
Lorsque tu dis tout faire pour moi, je te crois, et tu n’as nul besoin de te justifier. J’ai mes raisons de m’être donné complètement à toi, après tout, tu es celui que j’ai choisi depuis fort longtemps déjà. Et personne n’y changera rien, même si tu m’avais haï, ma décision était dors et déjà prise.

Un petit sourire taquin aux bords des lèvres, alors qu’il leva les yeux furtivement vers la lune encore vaguement présente. Il fallait tout dire, et finir sa phrase, sinon, elle n’avait plus aucun sens.

- Tu es celui que j’ai choisi. Je n’ai ni jugement à porter, ni juge à avoir. Pourtant, tu es mon juge, Rhadamanthe, depuis ma création. Car c’est ce que je désire et tu n’y peux rien. Juge impitoyable, peut m’importe maintenant, dès le début, contre Hadès et Lucifer, je t’ai choisi pour devenir mon seul juge et amant, le seul être à qui je n’oserais jamais dire de plein grès de t’en aller. Sache le, et ne l’oubli en aucun cas, petit démon des Enfers les plus profondes.

Soupirant, il repensa à son lieu de création / naissance, le dixième cercle. Jamais, si cela n’avait été écrit, il ne l’aurait cru, même si il était proche de LUI.
Levant ses mains pour entourer le cou de Rhadamanthe, Nakajima l’embrassa alors chastement, avec ce sourire joueur sur ses lèvres et cette lueur joueuse au fond des yeux, tel qu’il les avait eu chez lui, tel qu’il devrait toujours les avoirs tant qu’il n’y a aucun souci à l’horizon.
Là, dans ses bras, contre lui proche de ce lac, il était bien, et il ne demandait franchement rien de plus.