Une lueur de tristesse.. C'est ce qu'il crut aperçevoir dans les yeux bleus glacés de Camus, avant de s'enfuir vers la salle de bain, soudainement effrayé, se sauvant ainsi des bras de son amant.
Cependant Camus ne mit pas longtemps à rejoindre Shaka. Celui-ci était appuyé contre le rebord de l'étrange lavabo, la tête baissée quand Camus pénétra dans la vaste pièce après avoir -ce qui étonna Shaka- frappé à la porte restée ouverte.
"Je te fais couler le bain mon ange ?"
Shaka releva doucement la tête, non pour répondre à son amant pourtant. Il se contenta de le regarder, mélant son regard azur aux prunelles bleu foncé du Verseau. Il ne dit rien pendant de longues minutes, ses bras croisés sur son torse masquaient d'apparence les tremblements saccadés qui parcouraient son corps. Deux ou trois fois, il avait ouvert la bouche, s'apprétant à parler, mais les mots lui manquant l'avaient empêché de prononcer le moindre mot. Pourquoi était-il comme ça ? Pourquoi tremblait-il ? Pourquoi avait-il si peur, alors que la présence de Camus le rassurait comme nulle autre le faisait ?
Le blond tendit une main devant lui, invitant son amant à la prendre, décroisant ainsi ses bras, leurs regards toujours entremélés. Puis, il ouvrit la bouche, trouvant enfin les mots, même si ceux-ci se faisaient toujours hésitants.
- Camus.. Je.. Je suis désolé. D'être comme ça.
Je.. Je me sent tellement bizarre, tellement... sale. A l'intérieur comme à l'extérieur. Ce.. ce corps... lâcha t-il en posant son autre main sur son torse, il me répugne à présent. Et.. Et si pour toi, s'en était pareil, alors.. alors je comprendrais Camus.
Ses yeux, embués par l'émotion, baissés par la honte, mouillés par les larmes, perdaient de leur éclat bleuté, et attendaient la réponse de Camus, pour soit se fermer à jamais, soit briller à nouveau sous l'éclat du bonheur.